« Après la naissance de Jésus, à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus nous prosterner devant lui. »
Les mages suivent l’étoile jusqu’à l’étable de Bethléem, se prosternent devant l’enfant, ouvrent leurs trésors et lui offrirent en cadeau de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Le récit des mages ressemble à un véritable conte de fée, et en a tous les ingrédients : le méchant et les gentils, l’étoile, le trésor, l’intervention divine…. alors est-ce une un légende ? Peut-être…
Mais le mot légende nous vient du latin legenda qui veut dire « ce qui doit être lu ». Alors, aujourd’hui en ce mois de janvier 2018, je voudrais vous partager ma lecture du récit de l’épiphanie.
Ils sont venus d’Orient, ils ont traversé la Perse, la Mésopotamie, la Syrie et bien d’autres contrées peut-être, en suivant l’étoile… Les mages sont ces étrangers venus de loin en quête du roi qui est né. Ce sont eux en premier qui ont reconnu à l’enfant Jésus son statut de Roi.
Ce sont ces mêmes étrangers qui ont pressenti le drame qui allait éclater — le massacre des enfants de Bethléem et des villages alentours — et ils ont préféré ne pas revenir à Jérusalem pour renseigner le roi Hérode. Et c’est encore l’étranger qui servira de terre d’exil au nouveau-né Jésus et à ses parents.
En vérité, c’est l’étranger qui en premier identifie l’enfant Jésus comme un Roi et c’est encore l’étranger qui sauve sa vie en prenant une autre route.
Les mages ne sont pas juifs, ils ignorent les écritures. Ce sont des païens… mais de toute leur connaissance, de toute leur foi, ils sont partis, ils ont quitté leurs familles, leurs pays, ils ont traversés des frontières pour l’inconnu.
Ils sont partis à la recherche de Jésus. Ils n’ont pas eu peur de perdre leur dignité, et encore moins d’affronter les risques du voyage. Ils n’ont pas craint la fatigue et la désespérance. Ils avaient deviné que, pour découvrir le Messie, il fallait sortir de leurs pays, de leurs maisons, quitter leurs habitudes. Ils ont marché, ils ont avancé dans l’espérance.
Et si l’étranger aujourd’hui nous montrait le chemin pour rencontrer le Christ Jésus ? Et vivre la rencontre de l’autre, l’autre différent.
Illustration : Les rois mages sur le Retable de Montbéliard,
Musée d’histoire de l’art de Vienne